LE CUISIEN  :
GEOLOGIE DU VILLAGE

Le territoire communal fait partie du bassin parisien. Il y jouit même d’une certaine notoriété pour avoir donné son nom à l’un des étages géologiques de ce bassin « le CUISIEN »  caractérisé par la présence de fossiles aussi rares que variés. On y trouve en particulier ces minuscules fossiles, affectant la forme d’une petite pièce de monnaie, dont la dimension rappelle celle de l’ancien « nummus » romain et que, pour cette raison, on appelle « nummulithes cuisiae ».

Il y a près de 50 millions d’années, une mer couvrait le nord de la France et de la Belgique. Ses rivages atteignaient Paris au sud et dépassaient Laon et Mons à l’est. Cette transgression marine de l’ère tertiaire fut découverte en 1870, par Monsieur Dolfus, qui fouilla une carrière près du hameau de « La Montagne ».

         Cuise-la-Motte est un stratotype c’est-à -dire la localité type qui sert de référence au cuisien (Paris – Lutèce en latin – a donné le lutétien, Auvers-sur-Oise, l’auversien, Mons en Belgique, le montien$hellip;).

     La mer est venue sept fois à Cuise-la-Motte à cette époque. En se retirant elle a laissé des dépóts de sable dont l’épaisseur varie de deux mètres à Mantes à soixante mètres dans notre localité type. L’étude du contenu de ces sables nous révèle la faune et la flore de l’époque. Elle nous renseigne également sur le climat.

         Le cuisien est inclus dans un étage géologique que l’on appelle « yprésien » (de la localité d’Yprès en Belgique).

         L’yprésien se divise en deux sous-étages :

-         le sparnatien, représenté à Cuise-la-Motte par des argiles à huîtres que l’on trouve au cour du village en creusant des fondations,

-         le cuisien, étage supérieur de l’yprésien, qui se découpe lui aussi en niveaux.

La carrière de Cuise-la-Motte révélait autrefois le niveau d’Aizy à la base, niveau que l’on observe aujourd’hui facilement à Béthisy St Pierre, autre commune de l’Oise, et le niveau de Pierrefonds, constitué des sables de Pierrefonds et des sables de Cuise-la-Motte, très fossilifères.

L’étude des sables de Cuise-la-Motte révèle des centaines d’espèces de fossiles dont 42 propres au gisement.

 

 

  La base de la carrière montre qu’à cette époque, la mer devait être à une température de 16º C et mesurer 50 mètres de profondeur. Le haut de la carrière montre au contraire une mer assez chaude (plus de 20º C), ne dépassant pas 20 à 22 mètres de fond.

Les fossiles sont donc parfois fort différents d’un niveau à l’autre, d’autant plus que des apports fluviatiles détritiques en provenance du sud de la France ont apporté leurs propres fossiles et minéraux.

 En 1995, grâce à l’action d’une trentaine de jeunes de la commune et à leur participation au concours national de protection de l’environnement « 1000 défis pour ma planète », un rajeunissement de la coupe a été effectué. Lauréat de ce concours, le résultat de leur fouille est exposé dans une salle de la bibliothèque du village, dans une vitrine.

 

 Une exposition permanente y est consacrée et permet une animation régulière pédagogique d’initiation à la géologie. Ce mini-musée accueille environ 600 à 700 élèves par an. Ces animations sont effectuées par le C.P.I.E.  (Centre Permanent d’Initiation à l’Environnement) de Verberie.

Les fouilles qu’ils ont réalisés ont permis d’identifier un grand nombre d’espèces de mollusques d’eau saumâtre (niveau de Cuise), de mollusques marins (niveau de Pierrefonds), et de mollusques continentaux entraînés par les rivières.

Carapace de tortue tryonix, dents de squale, dents de crocodile, bois de résineux fossilisés$hellip; figurent parmi les découvertes les plus spectaculaires.

  

La géologie et la paléontologie sont certes des sciences complexes, souvent rébarbatives pour les non-initiés. Pourtant les jeunes de la commune sont à féliciter. Ils ont fait preuve d’une détermination remarquable à préserver et à mettre en valeur leur patrimoine, classée par ailleurs « monument scientifique mondiale » depuis 1969.